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Dominic McGlinshey est né en 1954, dans le comté de Derry, de parents républicains.
En aout 1971, il est interné à Ballykelly, puis à Long Kesh, pour une durée de dix mois.
En 1973, il sera de nouveau emprisonné pour détention d'arme.
Aprés sa libération, il rejoindra une brigade indépendante de Derry sud (dont de nombreux membres rejoindront plus tard la PIRA), et ses activités contraindront le RUC (Royal Ulster Constabulary, police royale de l'Ulster) à placarder des avis de recherche, pratique qui leur est inhabituelle.
Le 5 juillet 1975, il épouse Mary O'Neill, qui lui donnera deux fils et une fille (la fille ne vivra pas). Plus tard, Mary s'enrôlera dans l'INLA.
Il sera arrêté en 1977 et condamné pour avoir pris d'assaut un véhicule de police, avoir menacé d'une arme un officier de police, et avoir résisté à son arrestation. Emprisonné à Portlaoise (prison d'Irlande du sud), il s'y brouillera avec la PIRA, et cessera d'y adhérer.
En 1982, il rejoint l'INLA comme officier d'opérations pour le Derry sud et, en six mois, devient chef d'état-major. Immédiatement, il fait cesser les querelles intestines et reconstruit l'organisation à l'échelon national.
Pendant cette période, on lui doit le plasticage de la station radar de Mount Gabriel (Co. Cork) (station qui renseignait l'OTAN et violait donc la neutralité de la République d'Irlande), celui du Droppin' Well Pub (bar où se rassemblaient des personnels militaires britanniques), ainsi que de nombreuses attaques visant l'armée anglaise, le RUC et des cadres d'organisations paramilitaires loyalistes.
Il est arrêté en 1984, le jour de la St Patrick, dans le comté de Clare, et extradé en Irlande du Nord sur le champ. Il sera condamné à perpétuité pour meurtre, mais en octobre 1985, la cour d'appel de Belfast rejètera le jugement de première instance pour défaut de preuves. Il sera alors extradé en Irlande du Sud, où il retournera purger dix ans à Portlaoise pour port d'arme.
Mary, son épouse, sera assassinée le 31 janvier 1987, alors que Dominic est emprisonné à Portlaoise.
Relaché en mars 1993, il commence à enquêter sur les activités de l'UVF qui serait en cheville avec des criminels irlandais dans des affaires de blanchiement d'argent. En juin 1993, Billy Wright, membre de l'UVF, tente sans succès d'assassiner Dominic McGlinshey.
Le 10 février 1994, alors qu'il téléphonait d'une cabine publique de Drogheda, deux hommes sortent d'un véhicule, s'approchent et le tuent de quatorze balles.

Les mouvements terroristes en Irlande du Nord

Pour y voir clair dans les chansons écrites sur des évènements des années 1960 et postérieurs, il est utile de faire un tour d'horizon des divers mouvements "terroristes" d'Irlande du nord.

Je met "terroriste" entre guillemets, car c'est l'histoire, écrite par le vainqueur, qui dit qui est "terroriste" et qui est "héros de la libération".
Jean Moulin a été exécuté comme terroriste. Il repose aujourd'hui au Panthéon, en tant que héros de la résistance française à l'envahisseur nazi.
James Connolly, exécuté comme terroriste, est fêté en Irlande comme l'un des héros du soulèvement de Pâques 1916.

On commence... En vert les rebelles, en orange les loyalistes.

Irish Republican Army (IRA) - Armée Républicaine Irlandaise
L'IRA est le principal groupe paramilitaire républicain, il est aussi le plus ancien puisqu'il date de 1919.
A l'origine, il rassemblait des "volontaires", vétérans du soulèvement de Pâques 1916.
En 1969, l'IRA se sépare en deux branches, l'"officielle" (marxiste et opposée à la force) et la "provisoire" (les "provos", armée et portée à l'action).
Depuis 1972, année où l'OIRA a cessé le combat armé, la PIRA ("provos") est connue sous le nom d'IRA.

Provisional IRA (PIRA, "provos") - IRA provisoire
La PIRA est issue du conflit idéologique et stratégique qui a déchiré l'IRA à la fin des année 1960.
Danny Morrison, du Sinn Fein (parti politique pour l'indépendance irlandaise, fondé en 1905) a décrit la vision de la PIRA concernant le retrait de l'Angleterre d'Irlande comme "un bulletin de vote dans une main, un Armalite dans l'autre".
La PIRA sévira sur le sol anglais en commettant, entre autre, des attentats au camion piégé à Londres en 1993.
Les soutiens de la PIRA sont/ont été, entre autres, la Lybie de Khadafi (armes et entrainement), l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine) d'Arafat, et des sympathisants américains (fonds et armements).
Depuis le cesser-le-feu de l'OIRA ("Official", l'autre scion de l'IRA issu du schisme de 1969) en 1972, la PIRA est connue sous le nom d'IRA.

Official IRA (OIRA, "stickies") - IRA officielle
L'OIRA est issue du conflit idéologique et stratégique qui a déchiré l'IRA à la fin des année 1960.
Sa principale contribution à la lutte armée sera son soutien involontaire à le PLA, qui pillera ses caches d'armes au début des années 1970.
Elle cessera le combat en 1972.

People's Liberation Army (PLA) - Armée de Libération du Peuple
Mouvement éphémère du début des années 1970, qui éclatera en INLA et IRSP (Irish Republican Socialist Party, Parti Socialiste Républicain Irlandais, parti indépendantiste concurrent du Sinn Fein).

Irish National Liberation Army (INLA) - Armée Nationale de Libération Irlandaise
Héritière de la PLA, aussi connue sous les noms de People's Republican Army (Armée Républicaine du Peuple) et Catholic Reaction Force (Force de Réaction Catholique), l'INLA est formée d'anciens membres de l'OIRA et du Sinn Fein déçus par le cesser-le-feu de 1975.
Il s'agit d'un groupe paramilitaire républicain à la ligne dure, responsable de plus de 100 morts.
Il a connu le devant de la scène pour la première fois en 1979, lors de l'attentat à la voiture piégée du parking du Parlement anglais, où Airey Neave, député conservateur et porte-parole d'Irlande du nord, a trouvé la mort.
En 1998, l'INLA est le premier groupe paramilitaire républicain à déposer les armes et à reconnaitre que la guerre est finie.

Continuity IRA (CIRA) - IRA continue
Groupuscule radical issu du Sinn Fein en 1986 et regroupant des anciens de l'OIRA et de l'INLA, il n'a vraiment pris de l'ampleur qu'en 1996.
La CIRA s'oppose à tout accord qui ne soit pas basé sur la réunification de l'Irlande, et son but est le retrait complet des forces britanniques d'Irlande du nord.
Elle est responsable de l'attentat du Killyhelvin Hotel à Enniskellen en 1996.
Elle est depuis inactive, en raison de l'efficacité de la police qui a arrêté la plupart de ses dirigeants.

Irish People's Liberation Organisation (IPLO) - Organisation de Libération du Peuple Irlandais
Groupuscule issu de l'INLA, il sera impliqué dans la dispute qui oppose le Conseil Militaire et la Brigade de Belfast, deux autres composantes de l'INLA, qui se soldera par une guerre fratricide en 1987, culminant avec les violents combats d'octobre 1992, dans lesquels sera impliquée l'IRA.
L'IPLO sombrera dans le banditisme avant de se dissoudre en 1992.
Pour mémoire, le Conseil Militaire et la Brigade de Belfast, épuisés par l'offensive de l'IRA de 1992, se dissoudront à la même époque.

Real IRA (RIRA, "New" IRA) - vraie IRA
En 1997, une douzaine de "provos" quittent la PIRA pour protester contre le début du dialogue tripartite Sinn Fein-Angleterre-Eire.
Elle est responsable de l'attentat d'Omagh (15 Aout 1998, 29 morts). Moins d'un mois plus tard, dans un communiqué, la RIRA déplorera les morts civils de cet attentat et appellera au cesser-le-feu dans la foulée.
Durant sa courte existance, la RIRA a coopéré avec la CIRA et l'INLA.

Ulster Volunteer Force (UVF) - Force des Volontaires de l'Ulster
A ne pas confondre avec le groupe protestant de 1912, opposé au "Home Rule"!
L'UVF dont il est question ici a été fondé en 1966 pour s'opposer au libéralisme des unionistes et pour combattre l'IRA par les armes.
L'UVF est responsable de douzaines de morts.
Il a des liens avec le Progressive Unionist Party (Parti Progressiste Unioniste, loyaliste) et fait parti du Combined Loyalist Military Command, organisation fédérant certains des divers groupes armés loyalistes, qui a déclaré le cesser-le-feu en 1994.
L'UVF est aussi connue comme la PAF (Protestant Action Force, Force d'Action Protestante).
Les tristement célèbres "bouchers de Shankill" étaient apparentés à l'UVF.

Shankill Butchers - Les Bouchers de Shankill
Escadron de la mort de l'UVF entre 1975 et 1977, ce groupe de onze psychopathes tuait aveuglément des catholiques de la manière la plus atroce, en utilisant des instruments de boucheries.
Leur chef, Leonard "Lenny" Murphy, fera quatre ans de prisons pour port d'arme (le tarif est de quatorze pour les républicains!), tentera de recréer son groupe à sa sortie de prison, et sera été abattu par des "provos", sur dénonciation de l'UDA!

Loyalist Volunteer Force (LVF) - Force des Volontaires Loyalistes
Groupe paramilitaire protestant radical formé en 1996.
Il regroupera principalement des anciens de l'UVF opposés aux accords du "vendredi saint" (10 avril 1998, accords de paix ouvrant la voie à la réunification de l'Irlande par référendum).
Son fondateur, Billy "King Rat" (le Roi Rat) Wright sera assassiné en décembre 1997 dans sa cellule de la prison de Long Kesh par un combattant de l'INLA.

Ulster Defence Association (UDA) - Association de Défense de l'Ulster
L'UDA, formée au début des années 1970 comme une fédération de groupes loyalistes, a eu jusqu'à 40 000 membres.
Il a été mis hors-la-loi en 1992.
Sa raison d'être est de "protéger la communauté loyaliste contre les persécutions, les attaques à main armée et la subversion politique".
Il est allié à l'Ulster Democratic Party (Parti Démocrate d'Ulster, loyaliste), qui sera écarté du processus de paix en raison de ses contacts étroits avec l'UDA jusqu'en janvier 1998, date à laquelle l'UDA annonce son cesser-le-feu.
L'UDA est aussi connue comme l'Ulster Freedom Fighters (UFF, Combattants de la Liberté de l'Ulster). En fait, les UFF sont seulement un groupuscule de l'UDA, trés radicalisé, qui opère comme "escadron de la mort" sur ordre de l'UDA.

Red Hand Defenders (RHD) - Défenseurs à la Main Rouge
Groupe loyaliste renégat opposé aux accords du "vendredi saint", il sévit depuis 1998 et on le croit formé de membres dissidents d'autres mouvements paramilitaires loyalistes, comme la LVF, l'UDA et l'UVF.
Les RHD ont revendiqué les meurtres de Rosemary Nelson (avocate, catholique et militante pour les droits de l'homme) à Lurgan en 1999, et de Gavin Brett (protestant de 18 ans, pris par erreur pour un catholique!) à Belfast en 2001.

Red Hand Commandos - Commandos à la Main Rouge
Groupe paramilitaire loyaliste, déclaré hors-la-loi en 1973.
Escadron d'assaut de l'UVF, il fait lui aussi parti du Combined Loyalist Military Command, organisation fédérant certains des divers groupes armés loyalistes, qui a déclaré le cesser-le-feu en 1994.

Ulster Special Constabulary Association (USCA) - Association de la Police Spéciale de l'Ulster
Association armée d'anciens membres de l'Ulster Special Constabulary, unit B (USC-B, ou "B-Special", les escadrons de la mort du RUC-Royal Ulster Constabulary, police royale de l'Ulster), formée en 1970 suite au démantèlement de l'USC (Ulster Special Constabulary, police spéciale de l'Ulster).
Ils ont été souvent utilisé comme supplétifs sur des opérations ponctuelles, ce qui ne les empêche pas d'aller commettre d'autres exactions de leur propre chef.

Ulster Volunteer Service Corp (UVSC) - Corps de Service Volontaire de l'Ulster
Anciennement "Vanguard Service Corp" (Corps de Service d'Avant-garde), bras armé du parti "Ulster Vanguard" (loyaliste favorable à une semi-indépendance), ce groupe a été créé en 1972, principalement pour servir d'escorte aux cadres du parti (et pour faire taire les meneurs d'opposition, principalement républicains).
Depuis 1978, avec la disparition du parti "Ulster Vanguard", devenu "Vanguard Unionist Progressive Party", puis "Vanguard Unionist Party", ce groupe est devenu indépendant.

Special Air Service (SAS) - Services Spéciaux Aéroportés
Commandos de l'armée régulière britannique, ils ont souvent effectué des mission en civil, dans le but d'assassiner des militants républicains comme loyalistes.
Ce faisant, soit ils contribuaient à la montée de la violence en poussant un groupe à l'action, soit ils tentaient de diviser ou de discréditer une faction.
Dans tous les cas, leur action, sous couvert de pseudo-groupes loyalistes ou républicains, servait à légitimer l'action de l'armée.
Les méthodes qu'ils employaient étant similaires à celles des mouvements cités plus haut, je les ai inclus dans la liste, bien que l'appellation "terroriste" ne soit pas forcément applicable à un élément d'une armée régulière...

Liens utiles :

http://www.irelandsown.net
http://irsm.org/irsm.html - Irish Republican Socialist Movement, mouvement associatif proche de l'INLA et de l'Irish Republican Socialist Party
http://www.terrorwatch.ch/- site francophone comprenant les fiches signalétiques de nombreux mouvements terroristes, au plan mondial.