Sunday Bloody Sunday
(© Chris Byrne) Right from the start this here's a rebel song
Sunday Bloody Sunday - Still haunted by the cries
How long must we sing this song
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Dimanche dimanche sanglant
(© Chris Byrne) Dès le début c'est une chanson rebelle
Dimanche, dimanche sanglant - Encore hanté par les pleurs
Combien de temps faudra-t'il chanter cette chanson
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Bloody sunday - Le dimanche sanglant : Le dimanche 30 janvier 1972, une marche pacifique réunissait 20000 personnes (vingt mille!) à Derry (Londonderry pour les anglais) pour exiger la libération des internés. Le premier bataillon du régiment parachutiste britannique stationné à Derry a ouvert le feu sur la foule, sans provocation ni sommation, tuant quatorze personnes et en blessant plusieurs dizaines.
Je laisse la parole aux témoins...
Simon Winchester, journaliste au "Guardian" (journal libéral,
proche du pouvoir anglais en place) :
Quatre ou cinq voitures blindées ont émergé dans
William Street et, à fond de train, sont entrées dans le
square de Rossville Street, et plusieurs milliers de personnes ont commencé
à courir dans tous les sens... Les paras ont "giclé" hors
du véhicule, certains arrêtent les manifestants, la plupart
se postent dans les coins de rues. Ce sont ces derniers, une vingtaine
en tout, qui ont ouvert le feu avec leur fusil. Les tireurs d'élite
de l'armée britannique ont tiré par rafales dans les rues
centrales de Bogside (...) Alors les gens se sont avancés en direction
de Fahan Street, les mains sur la tête. Un homme portait un mouchoir
blanc. Les coups se sont alors dirigés sur eux et ils se mirent
à courir ou à se jeter à terre; le bruit était
celui des formidables détonations des fusils S.L.R. britanniques,
et on les a entendu pendant 10 à 15 minutes jusqu'à quatre
heure et demie.
Fluvio Grimaldi, reporter-photographe :
J'ai voyagé dans de nombreux et assisté à de nombreuses
révolutions et guerres civiles. Je n'ai jamais assisté à
un meurtre organisé et réalisé avec un tel sang-froid.
(...) J'ai vu un jeune homme blessé s'écraser contre un mur
et hurler "Ne tirez pas! Ne tirez pas!" Un para s'est approché et
l'a abattu à un mètre de distance. J'ai vu un jeune homme
de quinze ans protéger sa compagne contre un mur et agiter un mouchoir
blanc; le para qui s'est approché lui a tiré une balle dans
l'estomac et une dans le bras de la jeune fille.
Ivan Cooper, député S.D.L.P. et dirigeant (modéré)
du mouvement des droits civiques :
J'ai vu l'armée britannique choisir systématiquement
les gens qui étaient à terre et essayaient de s'enfuir.
Le Révérend Bradley, de Derry :
Les soldats semblaient jouir. J'en ai vu rire et prononcer des blagues
alors que les gens étaient fauchés à terre.
Le Cardinal Daly :
Alors qu'il administrait les dernier sacrements à une victime,
agitant un mouchoir blanc, il a vu un autre garçon abattu à
quelques mètres.
Peter McMullen, Caporal du régiment parachutiste stationné
à Derry, et qui en a déserté le 27 janvier 1972 aprés
avoir fait sauter sa caserne de Palace Barracks :
Dans une série de cours théoriques on nous avait dit
qu'il allait falloir tirer pour tuer lors d'une manifestation des droits
civiques à Derry.
Le Lieutenant-Colonel Derek Wilford, commandant de ce premier bataillon parachutiste, est arrivé en Irlande le matin du dimanche 30 janvier 1972, et en est reparti le soir même. Il a été ensuite décoré par Elisabeth II pour "bons et loyaux services".
Le S.D.L.P. : Social Democratic Labour Party, parti sans soutient ouvrier et qui n'a de social-démocrate que le nom. Fondé le 21 aout 1970, c'est un rassemblement de petits bourgeois catholiques centré autour de leur opposition à la lutte armée, de leur ambition électorale et de leur opportunisme. Ils sont financés, entre autre, par le Foreign Office britannique par l'intermédiaire de Maurice Foley, haut fonctionnaire européen et "honorable correspondant" de la C.I.A. et du M.I.6, ce qui en dit long sur la capacité de ce parti à défendre les intérêts des catholiques en Irlande du nord...
Le fusil SLR britannique est une arme de fort calibre (.308 NATO).
Il est aussi connu sous le nom de "FN-FAL" et est fabriqué par
la Fabrique National d'armes à Herstal (Belgique).
Lien utile :
Un site
(en anglais) qui compile des ressources et des photos de ce dimanche sanglant.