Sunday Bloody Sunday
(© Chris Byrne)

Right from the start this here's a rebel song
It's from the heart I wanna tell you 'bout a wrong
Committed by Britain back in the day
Fourteen murdered - they refused to be slaves
To the crown, in Derry town
They wouldn't bow down so they were shot down
A peaceful protest, the turnout was large
So the soldiers decided to show who was in charge
Vexed so they flexed, did what paras can do best
When the smoke had cleared fourteen were laid to rest
No riots, no lootin' to start off the shootin'
People emulated King, not Seal, not Newton
Things forever changed after that afternoon
Brothers started doing what they had to do
On Bloody Sunday

Sunday Bloody Sunday - Still haunted by the cries
Sunday Bloody Sunday - Twenty-five years of lies

How long must we sing this song
Til the government admits that they were wrong
And finally show some decency
Reparation to each family.
Treat our people with some dignity
You know their shit really gets to me
The way they try to deny my history
Twenty-five years on our people getting strong
Thought may hit the Brits that it's time to move on
Order the border to be cast out to sea
Cause that is where it was meant to be
And that would be an appropriate way
To honor those who were slain
On Bloody Sunday
 

Dimanche dimanche sanglant
(© Chris Byrne)

Dès le début c'est une chanson rebelle
Du fond du coeur je veux vous dire l'injustice
Commise par l'Angleterre ce jour-là
Quatorze assassinés - ils refusaient d'être esclaves
De la couronne, à Derry
Ils n'ont pas courbé l'échine, on les a alors abattus
Une manifestation pacifique, l'assistance était nombreuse
Les soldats ont donc décidé de montrer leur force
Vexés d'avoir à fléchir, les paras ont fait ce qu'ils font le mieux
Quand la fumée s'est dissipée quatorze gisaient à terre
Pas d'émeute, ni de pillage pour motiver les tirs
Les gens imitaient King (Martin Luther, ndt), pas Seal, ni Newton
Les choses ont changé à tout jamais aprés cet aprés-midi
Les frères ont commencé à faire ce qu'ils avaient à faire
Ce dimanche sanglant

Dimanche, dimanche sanglant - Encore hanté par les pleurs
Dimanche, dimanche sanglant  - Vingt cinq ans de mensonges

Combien de temps faudra-t'il chanter cette chanson
Avant que le gouvernement ne reconnaisse ses torts
Et montre enfin un peu de décence
Reparation pour chaque famille.
Offrez un peu de dignité à notre peuple
Vous savez que leur merde m'atteint
Leur manière d'essayer de me priver de mon histoire
Vingt cinq ans que notre peuple se renforce
Les Anglais pourraient penser qu'il est temps d'avancer
D'ordonner de jeter la frontière à la mer
Car c'est là qu'elle devrait être
Et ça serait la bonne manière
D'honorer ceux qui sont tombés
Ce dimanche sanglant.
 


Vingt cinq ans : vingt cinq ans plus tard (le 29 janvier 1998, soit 26 ans moins un jour!) une nouvelle enquête a été ordonnée sur les évènements du "dimanche sanglant".
Jusqu'alors, le seul rapport public était celui rédigé par Lord Widgery en onze semaines, qui négligeait de nombreux témoignages, preuves, et analyses, de manière à blanchir les troupes anglaises.

Bloody sunday - Le dimanche sanglant : Le dimanche 30 janvier 1972, une marche pacifique réunissait 20000 personnes (vingt mille!) à Derry (Londonderry pour les anglais) pour exiger la libération des internés. Le premier bataillon du régiment parachutiste britannique stationné à Derry a ouvert le feu sur la foule, sans provocation ni sommation, tuant quatorze personnes et en blessant plusieurs dizaines.

Je laisse la parole aux témoins...

Simon Winchester, journaliste au "Guardian" (journal libéral, proche du pouvoir anglais en place) :
Quatre ou cinq voitures blindées ont émergé dans William Street et, à fond de train, sont entrées dans le square de Rossville Street, et plusieurs milliers de personnes ont commencé à courir dans tous les sens... Les paras ont "giclé" hors du véhicule, certains arrêtent les manifestants, la plupart se postent dans les coins de rues. Ce sont ces derniers, une vingtaine en tout, qui ont ouvert le feu avec leur fusil. Les tireurs d'élite de l'armée britannique ont tiré par rafales dans les rues centrales de Bogside (...) Alors les gens se sont avancés en direction de Fahan Street, les mains sur la tête. Un homme portait un mouchoir blanc. Les coups se sont alors dirigés sur eux et ils se mirent à courir ou à se jeter à terre; le bruit était celui des formidables détonations des fusils S.L.R. britanniques, et on les a entendu pendant 10 à 15 minutes jusqu'à quatre heure et demie.

Fluvio Grimaldi, reporter-photographe :
J'ai voyagé dans de nombreux et assisté à de nombreuses révolutions et guerres civiles. Je n'ai jamais assisté à un meurtre organisé et réalisé avec un tel sang-froid. (...) J'ai vu un jeune homme blessé s'écraser contre un mur et hurler "Ne tirez pas! Ne tirez pas!" Un para s'est approché et l'a abattu à un mètre de distance. J'ai vu un jeune homme de quinze ans protéger sa compagne contre un mur et agiter un mouchoir blanc; le para qui s'est approché lui a tiré une balle dans l'estomac et une dans le bras de la jeune fille.

Ivan Cooper, député S.D.L.P. et dirigeant (modéré) du mouvement des droits civiques :
J'ai vu l'armée britannique choisir systématiquement les gens qui étaient à terre et essayaient de s'enfuir.

Le Révérend Bradley, de Derry :
Les soldats semblaient jouir. J'en ai vu rire et prononcer des blagues alors que les gens étaient fauchés à terre.

Le Cardinal Daly :
Alors qu'il administrait les dernier sacrements à une victime, agitant un mouchoir blanc, il a vu un autre garçon abattu à quelques mètres.

Peter McMullen, Caporal du régiment parachutiste stationné à Derry, et qui en a déserté le 27 janvier 1972 aprés avoir fait sauter sa caserne de Palace Barracks :
Dans une série de cours théoriques on nous avait dit qu'il allait falloir tirer pour tuer lors d'une manifestation des droits civiques à Derry.

Le Lieutenant-Colonel Derek Wilford, commandant de ce premier bataillon parachutiste, est arrivé en Irlande le matin du dimanche 30 janvier 1972, et en est reparti le soir même. Il a été ensuite décoré par Elisabeth II pour "bons et loyaux services".

Le S.D.L.P. : Social Democratic Labour Party, parti sans soutient ouvrier et qui n'a de social-démocrate que le nom. Fondé le 21 aout 1970, c'est un rassemblement de petits bourgeois catholiques centré autour de leur opposition à la lutte armée, de leur ambition électorale et de leur opportunisme. Ils sont financés, entre autre, par le Foreign Office britannique par l'intermédiaire de Maurice Foley, haut fonctionnaire européen et "honorable correspondant" de la C.I.A. et du M.I.6, ce qui en dit long sur la capacité de ce parti à défendre les intérêts des catholiques en Irlande du nord...

Le fusil SLR britannique est une arme de fort calibre (.308 NATO).
Il est aussi connu sous le nom de "FN-FAL" et est fabriqué par la Fabrique National d'armes à Herstal (Belgique).

Lien utile :
Un site (en anglais) qui compile des ressources et des photos de ce dimanche sanglant.



Les paroles en anglais proviennent de ce site : http://celtic-lyrics.com/
Traduction en français : Licorne.
Notice : Analyses et courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, en accord avec la loi du 11 mars 1957 régissant les droits d'auteur.
D'aprés "La Résistance Irlandaise (1916-1992) de R. Faligot, éd. Terre de Brume. ISBN 2-908021-11-0

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