Sunday Bloody Sunday
(© Bono)

I can't believe the news today
I can't close my eyes and make it go away
How long, how long must we sing this song
How long, how long
Tonight, we can be as one, tonight

Broken bottles under children's feet
Bodies strewn across a dead end street
But I won't heed the battle call
It puts my back up, puts my back up against the wall

{Refrain}
Sunday, bloody Sunday
Sunday, bloody Sunday

{Refrain}

And the battle's just begun
There's many lost, but tell me who has won
The trenches dug within our hearts
And mothers, children, brothers, sisters torn apart

{Refrain}

How long, how long must we sing this song
How long, how long
Tonight we can be as one, tonight, tonight

Wipe your tears away
Wipe your tears away
Wipe your tears away
Wipe your tears away
Sunday, bloody Sunday
Wipe your tears away
Sunday, bloody Sunday
Sunday, bloody Sunday
Sunday, bloody Sunday
Sunday, bloody Sunday
Sunday, bloody Sunday

And it's true we are immune
When fact is fiction and T.V. reality
And today the millions cry
We eat and drink while tomorrow they die
The real battle just begun
Sunday, bloody Sunday
To claim the victory Jesus won
Sunday, bloody Sunday
On a Sunday bloody Sunday
Sunday bloody Sunday
 

Dimanche dimanche sanglant
(© Bono)

Je ne peux pas croire les nouvelles aujourd'hui
Je ne peux pas fermer les yeux et les effacer
Combien de temps, combien de temps devrons-nous chanter cette chanson
Combien de temps, combien de temps
Ce soir, nous pouvons ne faire qu'un, ce soir

Des bouteilles brisées sous les pieds des enfants
Un impasse jonchée de corps
Mais je n'entend pas l'appel du combat
Qui me met dos au mur, au pied du mur

{Refrain}
Dimanche, dimanche sanglant
Dimanche, dimanche sanglant

{Refrain}

Et la bataille a à peine commencé
Il y a beaucoup de pertes, mais dites-moi qui a gagné
Des tranchées ont été creusées dans nos coeurs
Et des mères, des enfants, des frères, des soeurs sont déchirés

{Refrain}

Combien de temps, combien de temps devrons-nous chanter cette chanson
Combien de temps, combien de temps
Ce soir, nous pouvons ne faire qu'un, ce soir, ce soir

Essuyez vos larmes
Essuyez vos larmes
Essuyez vos larmes
Essuyez vos larmes
Dimanche, dimanche sanglant
Essuyez vos larmes
Dimanche, dimanche sanglant
Dimanche, dimanche sanglant
Dimanche, dimanche sanglant
Dimanche, dimanche sanglant
Dimanche, dimanche sanglant

Et c'est vrai que nous sommes immunisés
Quand les faits sont fiction et la télé réalité
Et pendant qu'aujourd'hui des millions pleurent
Nous mangeons et buvons sachant qu'ils mourront demain
La vraie bataille vient juste de commencer
Dimanche, dimanche sanglant
Pour revendiquer la victoire que Jesus a remporté
Dimanche, dimanche sanglant
Un dimanche, dimanche sanglant
Dimanche, dimanche sanglant
 


Bloody sunday - Le dimanche sanglant : Le dimanche 30 janvier 1972, une marche pacifique réunissait 20000 personnes (vingt mille!) à Derry (Londonderry pour les anglais) pour exiger la libération des internés. Le premier bataillon du régiment parachutiste britannique stationné à Derry a ouvert le feu sur la foule, sans provocation ni sommation, tuant quatorze personnes et en blessant plusieurs dizaines.

Je laisse la parole aux témoins...

Simon Winchester, journaliste au "Guardian" (journal libéral, proche du pouvoir anglais en place) :
Quatre ou cinq voitures blindées ont émergé dans William Street et, à fond de train, sont entrées dans le square de Rossville Street, et plusieurs milliers de personnes ont commencé à courir dans tous les sens... Les paras ont "giclé" hors du véhicule, certains arrêtent les manifestants, la plupart se postent dans les coins de rues. Ce sont ces derniers, une vingtaine en tout, qui ont ouvert le feu avec leur fusil. Les tireurs d'élite de l'armée britannique ont tiré par rafales dans les rues centrales de Bogside (...) Alors les gens se sont avancés en direction de Fahan Street, les mains sur la tête. Un homme portait un mouchoir blanc. Les coups se sont alors dirigés sur eux et ils se mirent à courir ou à se jeter à terre; le bruit était celui des formidables détonations des fusils S.L.R. britanniques, et on les a entendu pendant 10 à 15 minutes jusqu'à quatre heure et demie.

Fluvio Grimaldi, reporter-photographe :
J'ai voyagé dans de nombreux et assisté à de nombreuses révolutions et guerres civiles. Je n'ai jamais assisté à un meurtre organisé et réalisé avec un tel sang-froid. (...) J'ai vu un jeune homme blessé s'écraser contre un mur et hurler "Ne tirez pas! Ne tirez pas!" Un para s'est approché et l'a abattu à un mètre de distance. J'ai vu un jeune homme de quinze ans protéger sa compagne contre un mur et agiter un mouchoir blanc; le para qui s'est approché lui a tiré une balle dans l'estomac et une dans le bras de la jeune fille.

Ivan Cooper, député S.D.L.P. et dirigeant (modéré) du mouvement des droits civiques :
J'ai vu l'armée britannique choisir systématiquement les gens qui étaient à terre et essayaient de s'enfuir.

Le Révérend Bradley, de Derry :
Les soldats semblaient jouir. J'en ai vu rire et prononcer des blagues alors que les gens étaient fauchés à terre.

Le Cardinal Daly :
Alors qu'il administrait les dernier sacrements à une victime, agitant un mouchoir blanc, il a vu un autre garçon abattu à quelques mètres.

Peter McMullen, Caporal du régiment parachutiste stationné à Derry, et qui en a déserté le 27 janvier 1972 aprés avoir fait sauter sa caserne de Palace Barracks :
Dans une série de cours théoriques on nous avait dit qu'il allait falloir tirer pour tuer lors d'une manifestation des droits civiques à Derry.

Le Lieutenant-Colonel Derek Wilford, commandant de ce premier bataillon parachutiste, est arrivé en Irlande le matin du dimanche 30 janvier 1972, et en est reparti le soir même. Il a été ensuite décoré par Elisabeth II pour "bons et loyaux services".

Le S.D.L.P. : Social Democratic Labour Party, parti sans soutient ouvrier et qui n'a de social-démocrate que le nom. Fondé le 21 aout 1970, c'est un rassemblement de petits bourgeois catholiques centré autour de leur opposition à la lutte armée, de leur ambition électorale et de leur opportunisme. Ils sont financés, entre autre, par le Foreign Office britannique par l'intermédiaire de Maurice Foley, haut fonctionnaire européen et "honorable correspondant" de la C.I.A. et du M.I.6, ce qui en dit long sur la capacité de ce parti à défendre les intérêts des catholiques en Irlande du nord...

Le fusil SLR britannique est une arme de fort calibre (.308 NATO).
Il est aussi connu sous le nom de "FN-FAL" et est fabriqué par la Fabrique National d'armes à Herstal (Belgique).

Lien utile :
Un site (en anglais) qui compile des ressources et des photos de ce dimanche sanglant.



Les paroles en anglais proviennent de ce site : http://gunther.simplenet.com/v/index.htm
Traduction en français : Licorne.
Notice : Analyses et courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, en accord avec la loi du 11 mars 1957 régissant les droits d'auteur.
D'aprés "La Résistance Irlandaise (1916-1992) de R. Faligot, éd. Terre de Brume. ISBN 2-908021-11-0

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