THE REBEL
(Pádraic Pearse)

I am come of the seed of the people
The people that sorrow
That have no treasure but hope
No riches laid up
But a memory of an Ancient glory
My mother bore me in bondage
In bondage me mother was born
I'm of the blood of serfs
The children with whom I have played
The men and women with whom I have eaten
Have had masters over them
Have been under the lash of masters
And, though gentle, have served churls
The hands that have touched mine
The dear hands, whose touch is familiar to me
Have worn shameful manacles,
Have been bitten at the wrist by manacles
Have grown hard with manacles
And the task-work of strangers
I am flesh of the flesh of these lowly
I am bone of their bone
I, that have never submitted
I, that have a soul,
Greater than the souls of my people's masters
I, that have vision and prophecy
And the gift of fiery speech
I, that have spoken with God
On the top of his holy hill
And because I am of the people
I understand the people
I am sorrowful with their sorrow
I am hungry with their desire
My heart has been heavy with the grief of mothers
My eyes have been wet with the tears of children
I have yearned with old wistful men
And laughed or cursed with young men
Their shame is my shame
And I've reddened for it
Reddened for that they have served
They who should be free
Reddened for that they have gone in want
While others have been full
Reddened for that they have walked in fear of lawyers
And of their jailers
With their writs of summons and their handcuffs
Men mean and cruel
I could have borne stripes on my body
Rather than this shame of my people
And now I speak, being full of vision
I speak to my people and I speak in my people's name
To the masters of my people
I say to my people that they are holy
That they are august, despite their chains
That they are greater than those that hold them
And stronger and purer
That they have but need of courage
And to call on the name of their God
God the unforgetting
The dear God that loves the people
For whom he died naked, suffering shame
And I say to my people's masters: "Beware"
Beware of the thing that is coming
Beware of the risen people, who shall take
What ye would not give
Did ye think to conquer the people?
Or that Law is stronger than life
And than men's desire to be free?
We will try it out with you
Ye, that have harried and held
Ye, that have bullied and bribed
Tyrants, Hypocrites, Liars 
 

Le rebelle
 

Je suis sorti de la fleur du peuple
Des gens qui peinent
Qui ont l'espoir pour tout trésor
Pas de richesses amassées
Mais le souvenir d'une Ancienne Gloire
Ma mère m'a porté en esclavage
En esclavage ma mère est née
Je suis du sang des serfs
Les enfants avec qui j'ai joué
Les hommes et les femmes avec qui j'ai mangé
Avaient des maîtres au-dessus d'eux
Etaient sous le jouet des maîtres
Et, bien que doux, étaient au service des rustres
Les mains qui ont touché les miennes
Ces chères mains, dont le toucher m'est familier
Ont porté les fers honteux,
Ont eu les poignets mordus par les fers
Ont été durcies par les fers
Et par les services rendus aux étrangers
Je suis la chair de la chair de ces gens modestes
Mes os sont les leurs
Moi, qui ne me suis jamais soumis
Moi, qui ai une âme,
Plus grande que les âmes des maîtres de mon peuple
Moi, qui ai des visions et des prophéties
Et le don de parole
Moi, qui ai parlé avec Dieu
Au sommet de sa sainte montagne
Et parce que je suis du peuple
Je comprend le peuple
Je suis triste de leur tristesse
J'ai faim de leurs désirs
Mon coeur est lourd du chagrin des mères
Mes yeux sont mouillés par les larmes des enfants
J'ai soupiré avec les vieillards mélancoliques
Et j'ai ri ou juré avec les jeunes hommes
Leur honte est ma honte
Et j'ai rougi pour elle
J'ai rougi parce qu'ils sont esclaves
Ceux qui devraient être libres
J'ai rougi pour ceux qui n'ont rien
Alors que d'autres ont tout
J'ai rougi pour ceux qui ont fui devant les hommes de loi
Et leurs geoliers
Avec leurs ordres de réquisition et leurs menottes
Hommes méchants et cruels
J'aurais préféré porter des marques sur mon corps
Plutôt que cette honte pour mon peuple
Et maintenant je parle, investi par la vision
Je parle à mon peuple et je parle au nom de mon peuple
Aux maîtres de mon peuple
Je dis à mon peuple qu'il est béni
Qu'il est majestueux, malgrés ses chaînes
Qu'il est plus grand que ceux qui les tiennent
Et plus fort et plus pur
Qu'ils n'ont besoin que de courage
Et d'appeller au nom de leur Dieu
Dieu qui n'oublie pas
Le cher Dieu qui aime le Peuple
Pour qui il est mort nu, souffrant la honte
Et je dis aux maîtres de mon peuple: "Attention"
Attention à ce qui arrive
Attention au peuple révolté, qui prendra
Ce que vous ne donneriez pas
Pensez-vous conquérir le peuple?
Ou que la Loi soit plus forte que la vie
Et que l'aspiration des hommes à la liberté?
Nous le verrons avec vous
Vous, qui harceliez et détenez
Vous, qui menaciez et corrompiez
Tyrans, Hypocrites, Menteurs 
 


Pádraic Pearse fut l'un des meneurs du soulèvement de Pâques 1916. Il fut le premier président du gouvernement provisoire de la République d'Irlande proclamée à Dublin, le lundi de Pâques (24 Avril) 1916.

Les paroles en anglais proviennent de ce site : http://home.swipnet.se/lato/ballads/
Traduction en français (si elle y est) : Licorne.


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