THE WEARING OF THE GREEN
(Dion Boucicault)

"O Paddy dear, and did ye hear the news that's goin' round?
The shamrock is by law forbid to grow on Irish ground!
No more Saint Patrick's Day we'll keep, his color can't be seen
For there's a cruel law ag'in the Wearin' o' the Green."

I met with Napper Tandy, and he took me by the hand,
And he said, "How's poor ould Ireland, and how does she stand?"
"She's the most distressful country that ever yet was seen,
For they're hanging men and women there for the Wearin' o' the Green."

"So if the color we must wear be England's cruel red
Let it remind us of the blood that Irishmen have shed;
And pull the shamrock from your hat, and throw it on the sod
But never fear, 'twill take root there, though underfoot 'tis trod.
When laws can stop the blades of grass from growin' as they grow
And when the leaves in summer-time their color dare not show,
Then I will change the color too I wear in my caubeen;
But till that day, please God, I'll stick to the Wearin' o' the Green."

"I've heard a whisper of a land that lies beyond the wave,
Where rich and poor stand equal in the light of freedom's day.
Oh Erin must we leave you, driven by a tyrant's hand,
To seek a mother's blessing in a strange and distant land
Where the cruel cross of England shall never more be seen,
And where please God I'll live and die still wearin' of the green."
 

Le port du vert
 

"O mon cher Paddy, as-tu entendu ce bruit qui court?
Une loi interdit au Trèfle de pousser en Irlande!
Nous ne fêterons plus Saint Patrick, on ne peut voir sa couleur
Car une loi cruelle interdit le Port du Vert."

J'ai rencontré Napper Tandy, et il m'a pris par la main,
Et il a dit, "Comment va la pauvre vieille Irlande, comment se porte-t'elle?"
"Elle est le pays le plus triste que l'on ait jamais vu,
Car on y pend hommes et femmes pour avoir porté le Vert."

"Si la couleur que nous devons porter est le rouge cruel de l'Angleterre
Qu'il nous rappelle le sang que les Irlandais ont versé;
Arrache le Trèfle de ton chapeau, et jete-le dans l'herbe
Mais n'aie crainte, il y prendra racine, bien qu'il soit piétiné.
Quand les lois pourront interdire à l'herbe de pousser
Et quand les feuilles n'oseront plus montrer leur couleur en été,
Alors moi aussi je changerais la couleur que je porte à mon béret;
Mais jusque là, plaise à Dieu, je continuerais à porter le Vert."

"J'ai entendu une rumeur au sujet d'un pays au-delà des vagues,
Où riches et pauvres sont égaux sous le soleil de la liberté.
Oh Erin je dois te quitter, poussé par la main d'un tyran,
A rechercher la bénédiction d'une mère dans cet étrange pays lontain
Où l'on ne verra plus jamais la cruelle croix de l'Angleterre,
Et où, plaise à Dieu, je vivrais et mourrais en portant le Vert."
 


Le Port du Vert : porter la couleur verte (le plus souvent, sous forme d'un ruban autour de la coiffe du chapeau, ou d'un trèfle passé dans ce ruban) était une manière d'affirmer sa sympathie à la cause de l'indépendance de l'Irlande.
Lors de la rebellion de 1775, un trèfle porté au chapeau était le signe de reconnaissance des Irish Volunteers (Volontaires Irlandais, groupe fondé par le protestant John Grattan, opposé aux discriminations religieuses et aux "lois pénales").
A la suite de quoi, les Anglais avaient fait passer une loi interdisant, sous peine de mort, le port de cette couleur.

En 1900, en récompense des hauts faits d'armes des régiments Irlandais lors de la guerre des Boers (en Afrique du Sud), la reine Victoria elle-même a autorisé les soldats de ses régiments irlandais, quel qu'en soit le rang, à porter un trèfle à leur couvre-chef pour la Saint Patrick, et que, depuis cette date, chaque année pour la Saint Patrick, un membre de la famille royale offre un trèfle aux régiments irlandais de la garde royale.

L'Angleterre réservait donc le port du trèfle aux Irlandais qui se battaient pour elle, et l'interdisait à ceux qui se battaient pour l'Irlande...

Henry Grattan : chef de la rebellion en 1775 et membre du parlement.
"Le parlement de Grattan" désigne les deux décennies d'indépendance parlementaires qui s'achèveront avec l'acte d'union en 1800. Pendant cette période, les lois pénales auront été repoussées, et les catholiques obtinrent le droit de vote en 1793.

Les lois pénales : Votées en 1695, elles interdisaient, entre autre, à un Irlandais catholique de posséder de la terre, de scolariser ses enfants, de posséder un cheval (à part une carne sans valeur, juste bonne pour l'équarissage), d'être fonctionnaire, juré, homme de loi ou soldat.

Napper Tandy était un boutiquier de Dublin qui a du fuir en France aprés avoir été identifié comme combattant rebelle par les Anglais.

Caubeen : espèce de béret, couvre-chef traditionnel des combattants Irlandais depuis le début du vingtième siècle.
Son origine et sa symbolique remontent à 1646, quand Owen Roe O'Neil le portait en menant ses troupes contre les Anglais lors de la bataille de Benburb (Co. Tyrone).
Ironiquement, il fait partie de l'uniforme officiel des régiments Irlandais de la couronne depuis 1937!


Les paroles en anglais proviennent de ce site : http://www.iol.ie/~rayh/irelandfirst/
Traduction en français (si elle y est) : Licorne.

Retour aux chants pour une Irlande libre
Retour au Shebeen
Retour à l'Opéra
Retour à la clairière de la licorne