Auf wiedersehen Crossmaglen
(© O'Glacain)

(chorus)
So Auf Wiedersehen to Crossmaglen farewell to Carrickmore;
I've seen enough of Ireland boys and I won't be back for more!
No I won't be back for more!

The recruiting sergeant told me boys, how army life is fine
But he did not mention the mortar bombs or those bloody Claymore Mines!

(chorus)

He told me of the German girls; the discos every night
But the only craic in South Armagh comes from an armalite!

(chorus)

Well I've spent some time on the Toome Bridge line where I thought I knew no fear,
Then a van-bomb parked outside my Lisburn base and brought the barracks in around my ears!

(chorus)

So farewell at last to West Belfast: to the Markets and the Falls
I quickly got the message there it was written on the walls (Brits Out!)

(chorus)

So all you young lads who in England be signing on the brew
Keep well away from the IRA and they won't bother you...

(chorus)

 



Crossmaglen : Ville du sud du comté d'Armagh, bastion de l'IRA et porte-drapeau de la frange la plus dure du mouvement républicain.
C'est aussi la ville la plus militarisée d'Irlande du Nord, avec, entre autres, plusieurs casernes de l'armée et un centre d'entrainement conjoint de l'armée et du RUC (Royal Ulster Constabulary).

La caserne de Crossmaglen.

Une tour d'observation, dans les environs de Crossmaglen

La base conjointe armée/RUC de Forkhill, à environ 8 km de Crossmaglen

Ces trois photos ne m'appartiennent pas, mais je ne me souviens plus d'où je les ai trouvées.

Carrickmore : Ville du comté de Tyrone où a été fermée, le 5 janvier 2003, au titre de la démilitarisation suivant les accords du Vendredi Saint, la caserne conjointe de l'armée et du PSNI (Police Service of Northern Ireland, ex-RUC).
Cette caserne avait été construite en 1981, à la demande du Révérend Docteur Ian Peasley, chef du DUP (parti unioniste extrêmiste), car la région de Carrickmore était fortement nationaliste (républicaine).
Cette chanson a été jouée lors de la cérémonie de fermeture de cette caserne!

Mine Claymore : mine qui, contrairement aux mines "classiques", est déclenchée à distance, soit électriquement par l'artificier, soit par traction sur un fil ou rupture d'un fil, par la victime.
Il s'agit d'une arme à effet dirigé, qui "tire" des dizaines de billes de métal devant elle, dans un cône de plus de 50 m de long.
Ses effets sont alors comparables à plusieurs fusils de chasse chargés à chevrotines tirant tous en même temps. Les qualifier de "dévastateurs" relève de l'euphémisme...
Cette mine est surtout utilisée lors d'embuscades.
Le dessin ci-dessous montre un exemple de mine "Claymore" de fabrication américaine, utilisée au Viet-Nam, mais elles sont assez simples à fabriquer artisanalement, surtout quand on a le matériel et les compétences dont dispose l'IRA.

Mine "Claymore" (source : U.S. Army)

Les combattants de Crossmaglen : Titre d'une autre chanson.

Les allemandes et les discothèques : Allusion aux bases de l'armée britannique en Allemagne, au titre de l'OTAN.
Bien que ces bases aient été la cible d'attaques de l'IRA provisoire à la fin des années 1980, cette affectation était considérée comme une sinécure. Ce que le sergent recruteur s'est bien gardé de dire, c'est que tout soldat de la couronne doit accomplir une partie de son temps en Irlande du Nord!

Sud Armagh : Région réputée pour être l'une des plus farouchement républicaines, c'est le terrain de chasse favori des "snipers" de l'IRA.

Armalite : nom donné par les Républicains aux fusils Armalite AR-18 et AR-180, qui leur étaient fourni en contrebande par la diaspora Irlandaise aux USA. Ils étaient trés appréciés, car ils étaient modernes, pouvaient tirer en rafale comme en coup par coup (pour l'AR-18, l'AR-180 ne tirant qu'en coup par coup), et pouvaient se transporter discrètement en repliant la crosse sur le coté de l'arme.


Photo prise sur le site d'Armalite.

Toome bridge : Pont autoroutier d'une portée de 99 mètres sur la route principale de Belfast à Derry. Il enjambe la rivière Bann, au nord du Lough Neagh. Cet endroit est "stratégique", comme il l'était déja au XVIIIe siècle...
Il a été inauguré en Avril 2004 par John Spellar, ministre du développement régional d'Irlande du Nord, qui l'a baptisé fort consensuellement "Toome Bridge", du nom de la localité voisine.
En effet, le SDLP (parti républicain modéré) voulait le baptiser "John Hume", du nom de leur représentant lors de la signature des accords du Vendredi Saint et co-prix Nobel de la Paix en 1998 (avec John Trimble, orangiste et représentant de l'UUP, parti unioniste modéré lors de la signature des accords du Vendredi Saint).
Le Sinn Fein, lui, voulait le baptiser "Roddy McCorley", du nom d'un rebelle de 1798 qui avait fait sauter le pont de Toome en 1797, et qui y a été pendu autour de 1800, quand on a fini de le reconstruire. (note de Licorne : baptiser un nouveau pont du nom de celui qui avait fait sauter l'ancien... C'est de l'humour irlandais?).
Suite à ça, le Sinn Fein a posé des pancartes pour rebaptiser le pont, et une bombe (posée par un héritier spirituel de Roddy McCorley) a été désamorcée quelques jours plus tard.

Note : le pont dont il est question dans la chanson est probablement "l'ancien" pont, qui a été remplacé par celui-ci, à moins que ça ne soit le chantier de celui-ci...

Le pont de Toome (photo provenant du n°3 de "On the move", revue du service routier)
http://www.roadsni.gov.uk

Localisation du pont et de la ville de Toomebridge.
Le copyright est sur la carte.

La base de Lisburn : Caserne Thiepval, à Lisburn (Co. Antrim).
Il s'agit du QG des forces britanniques en Irlande du Nord.
Le 7 octobre 1996, une voiture piègée explose à 15:35 GMT sur un parking devant la base, faisant de nombreux blessés, et une autre explose à 15:45 GMT, à proximité de l'hopital de la base.
Cet attentat a été minuté de manière à faire le plus de victimes possibles, y compris et surtout parmi les secouristes.
Cet attentat a été revendiqué par l'IRA.
21 militaires et 10 civils ont été blessés, un militaire a été tué.

West Belfast, Markets, Falls : Bastions républicains.

Signer dans la bière : Signer sur un coup de tête.
Allusion à une tradition remontant à l'époque de la marine à voile, selon laquelle un marin était considéré comme étant enrôlé s'il avait touché sa première solde, et ce, même s'il n'avait pas signé de contrat.
Les recruteurs d'alors avaient pour technique de faire boire leurs victimes jusqu'à ce qu'elles soient ivres, puis de glisser un shilling (correspondant à une unité de solde) dans la dernière pinte. Il y avait alors assez de témoins dans la taverne pour dire que le pauvre homme avait empoché volontairement et sans contrainte la pièce trouvée au fond de sa chope. Et le lendemain matin, sur le bateau et avec la gueule de bois, c'était trop tard pour changer d'avis...


Les paroles en anglais proviennent de ce site : http://www.vincentpeters.nl/triskelle/
Traduction en français : Licorne.
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